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Facile de retomber dans le trouble alimentaire?

La prise de conscience…

Aujourd’hui, ce serait mentir de vous dire que ça va. J’ai envie de pleurer. J’ai envie de crier. Je suis seule chez moi et il me semble que ce serait tellement facile… Facile de replonger dans le gouffre… mais non… je suis plus forte que ça. Même si je n’en peux plus de cette solitude extrême… la nourriture ne prendra pas le dessus… Pas cette fois… je m’en fais la promesse.

Je crois sincèrement que pour avancer et pour vouloir sortir de cette torpeur, il faut en avoir assez. Je pense au plus profond de mon cœur que chaque personne possède en elle des forces insoupçonnées qui permettent de déplacer des montagnes.

J’en ai eu assez… Plusieurs fois. Mais je sais aujourd’hui que la guérison ne se fait pas du jour au lendemain. Les rechutes, oui il y en a et elles servent à devenir encore plus forte. Je n’en ai plus aucun doute.

La journée où je me suis dit la première fois: «C’est assez». Je n’en peux plus. Je dois m’en sortir. J’ai eu l’impression d’être un funambule sur un fil… J’étais prête à sauter dans le vide… dans cet inconnu qui me faisait si peur… Est-ce que moi aussi j’avais le droit d’être heureuse et est-ce que moi aussi j’allais retrouver un certain plaisir à manger… sans culpabilité? La réponse est oui. Quand je me suis rendu compte que je m’isolais de plus en plus, que je ne sortais plus, que je me faisais vomir maintenant n’importe où, n’importe quand… que mon épicerie était constituée que d’aliments faciles à faire ressortir, que l’université était devenue le moindre de mes soucis…

Pour une des premières fois, j’étais prête à me faire aider… et j’étais prête, j’étais prête à faire ce saut dans le vide et enfin, j’étais prête à parler… sans barrière. Parce que oui, malgré le fait qu’aller gratter dans les chapitres passés puisse parfois faire mal… c’est essentiel pour enfin pouvoir cheminer et trouver enfin la voie de la plénitude.

J’ai longtemps cru que je n’étais pas faite pour le bonheur. Certaines personnes me reprochaient souvent d’être trop sensible, de prendre tout de façon dramatique… Mais je me suis rendu compte aujourd’hui que cette sensibilité était une de mes forces et qu’elle m’a permis de devenir l’amie et l’enseignante que je suis aujourd’hui.

Est-ce que le soleil brille tous les jours? Non. Est-ce qu’il m’arrive encore de pleurer? Oui. Est-ce que le reflet dans le miroir me plaît? Non. Pas encore. Mais je l’apprécie de plus en plus et j’apprécie de plus en plus celle que je suis en train de devenir. Et je sais aujourd’hui que sans aide, sans le soutien de professionnels et de mes amis autour de moi…. Rien n’aurait été possible.

Tu as la force en toi de changer les choses. Tu as le pouvoir de choisir quelle couleur appliquer sur la toile que représente ta vie. Tu peux décider de changer de voie si celle que tu as empruntée ne te plaît pas. Tu es libre de faire tes propres choix, choisir de changer de chapitre afin d’en recommencer un nouveau et surtout, tu es libre de choisir les protagonistes qui t’accompagneront et qui te tiendront la main lorsque tu en auras besoin.

Même si cela peut paraître insensé… un jour, tu auras le pouvoir de choisir (sans culpabilité) entre la crème glacée au chocolat et celle à la pâte à biscuit… même hésiter entre du fromage en grains ou du fromage râpé sur ta poutine. Tu peux le faire. Tu peux réussir. Prends le risque de sauter dans ce vide… tu ne pourras qu’en sortir plus fort(e)…tu peux choisir…te choisir… toi.

Valérie

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