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Une image qui vaut mille maux

Vous êtes vous déjà posé la question qu’est-ce que la beauté ?

Force est de constater que malheureusement, rares sont les personnes qui s’approprient leur idéal de beauté. Aujourd’hui plus de la majorité des gens affirment détester leur corps. Que ce soit l’ensemble ou une partie de celui-ci. Effectivement, je fais partie de cette majorité.  C’est difficile de vieillir, de grandir, de changer et d’accepter que notre petit corps d’enfant s’efface avec le temps. Je refusais totalement de voir ce phénomène de transformation s’emparer de moi. J’ai donc décidé que je prendrais le contrôle. Il y a beaucoup de façons d’interpréter cette prise de contrôle. Dans mon cas, j’ai choisi de cesser de m’alimenter. Aussi banale que cela en a l’air. Aussi facile que d’arrêter de se brosser les dents, ou bien de se laver. De plus, j’ai cessé un de mes besoins vitaux pour atteindre mon idéal. La perfection. Ce que j’ai toujours voulu être, j’allais le devenir.

La roue continuait de tourner, amies, copain, sorties, écoles. J’allais bien et je paraissais bien. Chaque jour, je me sentais plus forte, plus en contrôles. Meilleure. Je me valorisais par le chiffre qui apparaissait sur cette petite balance électrique. Plus il descendait et plus je souriais. J’avais du pouvoir. Ainsi, je ne mangeais pratiquement plus, mais je me nourrissais de cette victoire qui comblait mon estomac vide. J’étais et je ne me sentais plus valoriser. On me disait que j’avais l’air en santé. J’étais mince. J’aimais la personne que tranquillement je devenais. Je commençais à développer des rituels, des trucs et certaines manies pour continuer de voir mon poids baisser. J’oubliais mon repas du midi exprès à la maison. Je me disais occuper dans mes devoirs et leçons afin d’éviter les fameux repas entre amies. Je ne sortais plus pour éviter de peut-être avoir à m’alimenter. Je devais mentir à mes parents et à ma famille. Mais au moins j’étais rendu maigre.

Je me suis mise à aller moins bien. À me sentir envahi, à dire même obséder. Ma balance et mon miroir contrôlaient mon humeur. Pire ma vie. Les gens à l’extérieur me considéraient comme étant magnifique, à dire même parfaite. Qu’est-ce qui était réellement parfait dans ce que j’étais devenue ?

L’image. L’image que je projetais. Les filles enviaient le petit corps menu que je portais lourdement sur mes minuscules jambes. C’était une image qui était valorisée. Par contre, cette image cachait bien des secrets. Conflits relationnels, pertes de plaisir, douleurs physiques, pensées envahissantes, refus de s’alimenter mensonge après mensonge, cris, larmes, exercices, évanouissement, mort ?

Où allais-je me rendre pour projeter une belle image?

Sandrine

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